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Dr Faouzi Gloulou

Entretien avec le Dr Faouzi Gloulou

Sommaire

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Bonjour. Pouvez-vous vous présenter et nous expliquer votre métier ?

Je m’appelle Dr Faouzi Gloulou, je suis médecin anesthésiste réanimateur formé en anesthésie polyvalente et prise en charge des patients en réanimation chirurgicale. J’ai eu un parcours universitaire puis une formation à l’hôpital. J’ai occupé un poste de praticien hospitalier pendant quelques années dans un HU (hôpital universitaire). Depuis quelques années je travaille dans le privé et je fais exclusivement de la chirurgie esthétique et plastique, notamment à la clinique de l’Etoile.

Dans quel cadre voit-on un anesthésiste avant une intervention ?

On voit un anesthésiste avant une intervention quand c’est une intervention qui va se faire sous anesthésie générale. Le rôle de l’anesthésiste est d’évaluer sur différents plans l’état clinique du patient notamment les grandes fonctions neurologiques, respiratoires et cardiaques car l’intervention chirurgicale retentit un peu sur tous ces paramètres-là.

Mon rôle est d’évaluer la faisabilité de la chirurgie, évaluer les risques et définir une stratégie pour une prise en charge optimale pour les patients.

Il faut aller voir un anesthésiste combien de temps avant une intervention ?

Généralement on va dire que plus l’on prévoit le rendez-vous en avant mieux c’est car ça nous permet s’il y a des examens spécialisés à faire, d’avoir le temps. Tout est encadré par la loi, il y a un délai légal minimum de 48 heures avant l’intervention. Mais sinon habituellement c’est entre un mois et trois semaines avant.

Quel examen on peut être amené à faire avant une anesthésie ?

Alors tous les examens physiques et cliniques se font pendant la consultation. Après il y a des examens standards qu’on fait passer pas tout le temps : ça dépend de l’âge du patient, du type de chirurgie aussi.

Les examens basiques sont les bilans sanguins : groupes sanguins, taux d’hémoglobine, de plaquettes, coagulation…

Des fois la fonction rénale. On peut être amené à faire un électrocardiogramme et demander des avis et examens spécialisés cardiaques, pulmonaires…

Mais ça n’arrive pas souvent.

Généralement ce qui est standard c’est hémoglobine et électrocardiogramme.

Dans le cadre de la liposuccion W.A.L. : qu’est ce qui pourrait remettre en cause une intervention ?

La liposuccion W.A.L. est une technique où l’on perd quand même pas mal de volume du coup, sur le plan clinique, il faut vérifier que le patient est en bon état, notamment au niveau cardiovasculaire parce que ça peut retentir sur tout ce qui est tension et pression artérielle. C’est l’équivalent d’une épreuve d’effort cette chirurgie. Les patients mettent quand même deux à trois jours à se remettre correctement du coup il faut vraiment qu’ils soient en forme notamment au niveau de leur système cardiovasculaire.

Du côté clinique et biologique c’est l’anémie qui peut remettre en cause l’opération avec l’hémoglobine qui est basse à 11 ou 10 grammes par décilitres.

Du coup est-ce qu’il y a une stratégie pour pallier l’anémie ?

Pour l’anémie, il y a toute une stratégie. C’est pourquoi il faut toujours voir un anesthésiste et un chirurgien bien avant pour vérifier le plus tôt possible avec une prise sang. La première chose à faire c’est prendre du fer en comprimés deux – trois semaines avant l’intervention pour que cela prenne effet.

Si l’anémie est trop profonde on peut être amenés à faire des injections de fer en intraveineuse ou proposer de l’érythropoïétine (EPO) pour accélérer la fabrication de globules rouges. Ce sont des injections sous-cutanées qui permettent de reconstituer le stock de fer et de globules rouges. Ce qui permettra qu’on opère sans prendre de risques pour les patients.

Dans la liposuccion WAL il est possible de faire l’anesthésie générale et rachidienne ?

Alors du moment que l’on ne touche que les membres inférieurs on peut opter pour l’anesthésie rachidienne qui permet une réhabilitation plus précoce. Le retour à une alimentation normale se fait plus rapidement qu’avec une anesthésie générale. Après il n’y a pas une grande différence.

C’est une technique qui marche très bien l’anesthésie rachidienne : on endort que la moitié basse du corps. Il y a un peu d’appréhension car les gens pensent qu’ils vont tout voir et tout entendre alors que pas du tout. Ils ne verront rien, ils peuvent ramener leur musique avec leurs écouteurs et ils n’entendront rien.

Une de nos patientes sous anesthésie rachidienne qui écoute de la musique.

C’est juste qu’il y a une appréhension avec cette idée qu’on ne dort pas complètement. Durant la consultation on explique en détail tout ça et généralement quand toutes les informations sont bien comprises et intégrées ça se passe très bien.

Après l’anesthésie générale reste toujours une alternative qui peut se faire à tout moment et pour tous ceux qui ne veulent pas d’anesthésie rachidienne. On n’a pas assez d’études et de recul pour voir les différences entre anesthésie générale et rachidienne en termes de récupération. Notre ressenti par rapport à des patients qu’on a vu avec le docteur Zwillinger c’est que clairement en termes de rachianesthésie on a très peu d’effets secondaires avec une meilleure récupération, moins de recours aux anti-douleurs morphiniques, antalgiques et un retour à une alimentation normale plus rapidement que pour ceux qui optent pour une anesthésie générale.

C’est clairement mon ressenti et ce que j’ai vu : on a moins besoin d’utiliser des morphiniques en post-opératoire avec des gens qui récupèrent plus vite avec moins de nausées et de vomissements.

Au niveau du post-opératoires suite à l’intervention, qu’est ce qui se passe au niveau de la clinique ?

Généralement en post-opératoire, que ce soit via la technique d’une anesthésie générale ou rachidienne, une fois que l’intervention est finie il y a un passage obligatoire en salle de réveil. Là, généralement, on fait un petit point et on s’assure que les patients sont stables avec une bonne tension, une bonne saturation, qu’ils respirent bien spontanément et on fait aussi un point sur la douleur. Généralement pendant l’opération on a déjà commencé à anticiper en mettant des antalgiques et en salle de réveil on réajuste pour voir si on a besoin de plus ou si on ajoute d’autres médicaments contre la douleur.

Puis, une fois que tout est bien vérifié, retour en chambre du patient et là il reprend l’activité de tous les jours : petit déjeuné, premier levé fait avec l’infirmière (pour plus d’informations : lire notre entretien avec une infirmière de la clinique Paris Etoile) etc. Après au cours de l’hospitalisation en chambre, durant l’après-midi généralement, on s’assure qu’il n’y a pas de douleurs et pas de nausées et que le patient s’est bien alimenté et qu’il arrive à se lever correctement sans qu’il y ait des retentissements sur sa tension.

Après généralement, les infirmières sont bien rodées et connaissent très bien comment se passe le postopératoire. L’anesthésiste est aussi toujours présent avec elles pour vérifier. La sortie se fait généralement en fin de journée après avoir validé tous les paramètres autorisant la sortie.

Le jour J qu’est-ce qu’il faut faire et pas faire avant une anesthésie générale ou rachidienne ?

Alors déjà en commençant par les jours qui vont précéder la chirurgie il faut éviter de prendre des anti-inflammatoires, Aspirines et Aspégics car ça fluidifie le sang et augmente le risque de saignements. Le paracétamol et le Doliprane sont autorisés, ils ne posent aucun problème.

La veille il y a le jeûne à respecter mais, et c’est un point important, il faut manger normalement le soir.

Les patients ont tendance à jeûner aussi le soir mais il ne faut respecter que 6 heures de jeûne, il n’y a pas besoin de plus et surtout c’est très important de bien s’hydrater avant, on est autorisé à boire de l’eau jusqu’à 3 heures avant parce que ça permet une meilleure récupération et d’avoir moins de nausées et de vomissements après l’opération.

Il ne faut pas se priver de boire beaucoup d’eau ! L’eau passe rapidement dans l’estomac, il n’y a aucun risque si l’on boit trois heures avant une opération.

Généralement quand on a un traitement chronique, c’est déjà vu avec l’anesthésiste dès la première consultation. Il y a pas mal de traitements qu’on doit arrêter et tout cela doit être anticipé au moment de la consultation et planifié. Il y a des traitements contre l’hypertension avec notamment des inhibiteurs de l’enzyme de conversion qui vont interférer avec l’anesthésie et faire des chutes de tension. Les médicaments anti-diabète en comprimés ou en injections généralement il ne faut pas les prendre le matin même. Les gens aussi qui ont des anticoagulants dans leurs traitements chroniques : là clairement il faut un arrêt de ces médicaments durant quelques jours.

Tout cela doit être bien planifié durant la consultation avec l’anesthésiste et pourquoi il faut bien la faire avant pour prévenir ce genre de problèmes pour éviter toute complication post-opératoire.

Afin de compléter les informations données par le Docteur Gloulou ou préparer votre intervention prévue à la clinique Étoile, nous vous invitons à prendre rendez-vous en ligne.

Merci Dr Faouzi Gloulou pour cet entretien.

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